Raoul Wallenberg un héro

Usé et las, chauve, aux yeux tristes, Raoul Wallenberg avait l’air beaucoup plus âgé que ses 31 ans quand, en 1944, on lui confia la responsabilité de sauver les Juifs en Hongrie. La mission a été confiée par la Commission des réfugiés de guerre, une organisation américaine formée la même année dans le but de sauver les Juifs de la persécution des nazis.

Raoul, qui avait une certaine lignée juive, mais n’était pas considéré comme juif, est né en Suède d’une famille importante de banquiers, de diplomates et de politiciens. On s’attendait à ce qu’il suive les traces de sa famille, mais il a décidé de devenir architecte.

Il a étudié l’architecture en Amérique, à l’Université du Michigan. Au cours de ses études collégiales, Raoul a occupé de petits emplois malgré la richesse de sa famille et a fait du stop aux États-Unis, au Canada et au Mexique pendant les vacances. Il a continué à faire de l’auto-stop même après avoir été volé et jeté dans un fossé par quatre hommes qui lui ont offert un ascenseur. Dans une lettre à son grand-père, Raoul parle de son amour de l’autostop : « Quand on voyage comme un clochard, tout est différent. Vous devez être en alerte tout le temps. Vous êtes en contact étroit avec de nouvelles personnes tous les jours. L’autostop vous donne une formation en diplomatie et en tact. »

Raoul a terminé l’Université du Michigan avec les honneurs, remportant même une médaille pour ses réalisations scolaires. Incapable de trouver un travail d’architecture en Suède après l’obtention de son diplôme, Raoul a brièvement vécu en Afrique du Sud, déménageant bientôt en Palestine pour un apprentissage bancaire. C’est en Palestine que Raoul rencontra pour la première fois des réfugiés juifs d’Allemagne. Les réfugiés eurent un fort impact sur Raoul.

De retour en Suède, Raoul s’est lancé dans l’import/export avec un homme juif hongrois décent. Une fois qu’il est devenu plus difficile pour son partenaire de voyager en Hongrie en raison de son identité juive, Raoul a commencé à faire les voyages lui-même. Il voyagea fréquemment à Budapest, apprit le hongrois en plus de sa connaissance du français, de l’anglais, de l’allemand et du russe, et finit par diriger la branche internationale de l’entreprise, devenant bientôt copropriétaire de l’entreprise.

En 1944, l’Allemagne occupait la Hongrie. Au moment de l’occupation, la Hongrie comptait près de 700000 citoyens juifs. Lorsque Raoul arriva en Hongrie pour sa mission de sauvetage, plus de 400000 d’entre eux avaient été envoyés à Auschwitz.

Raoul n’a pas perdu de temps. Il a tout fait pour sauver les Juifs. Il a soudoyé, extorqué, bluffé, et menacé pour atteindre ses objectifs de sauver autant de personnes que possible.

Avec un collègue diplomate suédois, il a créé des laissez-passer officiels pour donner aux Juifs la citoyenneté suédoise et les exempter du port du badge jaune que les nazis exigeaient qu’ils portent. Sandor Ardai, l’un des chauffeurs de Raoul, se souvient d’un moment où Raoul est venu sur un train plein de Juifs sur le point de partir pour Auschwitz,

« Il est monté sur le toit du train et a commencé à passer des passages de protection à travers les portes qui n’étaient pas encore scellées. Il a ignoré les ordres des Allemands pour qu’il descende, puis la Croix Fléchée